Début 2016, le Plan Bâtiment Durable avait émis 34 propositions dans le but d’améliorer la compétitivité perçue et économique des réseaux de Chaleur et de Froid pour en accélérer le développement. Celles-ci se classaient principalement en trois grandes catégories : 1) communiquer, séduire et convaincre les usagers potentiels, 2) apporter un soin tout particulier à la viabilité future des projets pour éviter les déconvenues et les désaffections, 3) renforcer les aides pour verdir les réseaux et augmenter leur densité comme leur nombre.
Il est indéniable de que très nombreux progrès ont été enregistrés dans les deux premiers domaines. Pour le premier sujet, on peut citer les améliorations apportées à l’enquête annuelle des réseaux de chaleur, le nombre grandissant de comités de liaison, unissant régulièrement tous les acteurs, ainsi que la mobilisation de l’ADEME, d’AMORCE, du SNCU, de la FEDENE et de la FNCCR, entre autres, pour informer, former, et même démarcher usagers, communes et territoires.
Pour le second volet, ce sont encore l’ADEME, par son travail de contrôle et de supervision des projets, le CEREMA, par la qualité de ses formations et documentations et bien sûr les entreprises de construction et d’exploitation, par la professionnalisation de leurs approches (les réseaux de chaleur sont désormais en majorité alimentés en énergie verte ou de récupération, ce qui n’était pas le cas il y a 5 ans), qui ont permis de renforcer la pertinence et la viabilité des projets réalisés.
Malheureusement, s’agissant des aides, le troisième thème, fort est de constater que la promesse faite en 2015 de doubler le budget du Fonds chaleur géré par l’ADEME pour le porter à 420 millions par ans a fait long feu. Ce budget est plutôt resté stable autour de 220 millions en 2016 et 2017. Il est prévu de le porter à 300 millions en 2018. L’intention est louable, mais l’effort sera insuffisant pour voir vraiment le nombre d’habitants raccordés augmenter significativement.
Qui plus est, les événements récents ont sensiblement refroidi les annonces encourageantes faites par le Ministère de la transition écologique quelques jours auparavant. En effet, geler les prix du gaz stoppe net la démarche consistant à survaloriser artificiellement cette énergie pour rendre compétitives les solutions à base d’énergie renouvelable. Pour compenser ce gel, Il faudrait obtenir encore plus de subventions que celles qui sont annoncées aujourd’hui…
Il existe portant une solution : il suffirait de rééquilibrer les aides consacrées au verdissement des énergies en faveur des réseaux de chaleur et de froid. Ce ne serait que justice, eut égard aux objectifs de développement ambitieux que lui assignent les Programmations Pluriannuelles de l’Energie successives depuis leur création.